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LA BOUTURE

UN PÉTALE À LA FOIS

LIGNE 04 | C'EST L'ÉTÉ | ÉTÉ 2021

Images | La Bouture

Texte | Dave Richard

 
 

La Bouture, c’est l’entreprise de Marie Malgorn, une designer graphique adepte de différentes techniques artistiques, élevée à la campagne et jardinière depuis toujours, qui est tombée par hasard dans une bibliothèque sur un livre de Bobby Pearce sur la création de fleurs en papier « pas du tout kitsch, comme on pourrait le penser ».


« J'ai toujours aimé travailler de mes mains. C'est tout naturellement que j'ai choisi d'étudier le design graphique, un domaine qui combine rigueur et créativité. Parallèlement, je me formais à différentes techniques artistiques, comme l'aquarelle, la sérigraphie, l'estampe, le dessin d'observation, la poterie, la broderie, etc. Je cultivais aussi un jardin d'aromatiques, de fleurs et de légumes. Vers la trentaine, j'ai découvert le wwoofing (World-Wide Opportunities on Organic Farms) et je suis partie travailler en maraîchage biologique à travers le Canada, en Nouvelle-Zélande et en France! »



C'est en revenant par la suite à Montréal que la créatrice tombe sur un livre traitant de la création de fleurs en papier, et qu'elle y voit une façon de conjuguer plusieurs de ses passions. Elle teste donc quelques modèles, puis découvre qu'il est possible de créer des fleurs très réalistes en utilisant du papier crépon.


« J’ai continué à créer, à expérimenter et me renseigner sur la fleuristerie en papier, puis un jour, j’ai eu le déclic pour lancer ma compagnie! J'ai l'impression qu'il est presque impossible de se lasser de cette technique tant le terrain de jeu est immense! Reproduire la nature en papier est une activité créative sans limites, tant les formes et les couleurs sont infinies. »


Ces fleurs qui ne meurent jamais nécessitent jusqu’à trois heures de fabrication chacune lorsqu’un gabarit existe ; lorsqu’il faut créer ce gabarit, la réalisation d’une seule fleur peut prendre plus d’une semaine, puisqu'il nécessite d'effectuer des tests de papier, de colle, de teinture et de séchage.



« Pour créer un nouveau modèle, je commence par l’observation; soit j’achète une fleur qui me plaît, soit je procède à une recherche d’images. Quand je travaille à partir d'un spécimen réel, je le photographie, le fait sécher et le colle pour créer une fiche. Ensuite, je procède à la création d’un gabarit; je dessine les pétales et les feuilles nécessaires à la main, puis à l’ordinateur. Je teste ce gabarit, j'apporte des ajustements. Je me chronomètre, aussi. Finalement, j’établis une fiche générale qui regroupe toutes les instructions techniques : les étapes de fabrication, les matériaux utilisés, les couleurs choisies et le temps de réalisation.»


Pour créer ses fleurs, Marie Malgorn utilise deux papiers crépon haut de gamme importés d’Italie et d'Allemagne. Ces papiers portent le label FSC, qui signifie qu’ils sont fabriqués à partir de ressources proviennent de forêts exploitées de manière responsable sur les plans environnemental, économique et social. La particularité du papier crépon, c’est qu’il est légèrement ondulé, ce qui permet de l’étirer et de le travailler de plusieurs façons. Elle utilise également une colle blanche fabriquée au Québec.



L’industrie florale est en déclin au Canada. 70 % des fleurs en Amérique du Nord sont importées, d'aussi loin que la Nouvelle Zélande. Les fleurs éco-responsables cultivées au Québec ne représentent qu’un faible pourcentage de la production locale -- principalement située en Ontario dans des serres chauffées à l’année.


« La création de fleurs en papier répond aux préoccupations actuelles de réduction d’impact environnemental. Elles peuvent susciter les mêmes émotions que les fleurs fraîches, tout étant durables, écoresponsables et uniques. Mes fleurs sont fabriquées à la main à Montréal, un pétale à la fois. Pas de risque d’allergie au pollen, pas besoin d’eau, juste d’un joli vase qui les mette en valeur ! »



Les créations de La Bouture sont disponibles en ligne sur Etsy et à l’occasion dans certaines boutiques, dont Bref Mtl.


« Ce nom, La Bouture, je ne l'ai pas choisi par hasard; c’était le surnom que me donnaient mes parents quand j’étais petite! Une bouture, c'est un fragment d’une plante adulte qu'on prélève pour développer une nouvelle plante. J’aime cette idée de transmission, d’apprentissage, d’épanouissement et de renouvellement. »


 

LA BOUTURE



Sur Instagram @la.bouture

Sur Facebook @labouturemtl



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