EN PROFONDEUR
LIGNE 06 | ART | ÉTÉ 2022
Images | Claire-Marine Beha + Franco E. [illustration]
Texte | Dave Richard
Claire-Marine Beha est journaliste. Au fil des ans, elle a notamment écrit pour la Gazette des femmes, le Journal Métro, Urbania, Fubiz et Index-Design. Passionnée d’art, de culture et de design, elle fon- dait en janvier 2020 le fascinant balado Sous la fibre, qu’elle anime et réalise, et qui donne la parole aux artistes visuels. Dans chaque « audio-portrait », Sous la fibre invite un artiste visuel à partager ce qui se cache derrière ses toiles, ses photos, ses dessins, ses sculptures...
Avec son balado, Claire-Marine Beha souhaite mettre les arts visuels en valeur, mais surtout les démocratiser, en évitant la critique et le vocabulaire d’initiés et en recentrant le propos sur l’humain créateur sous forme de conversation, de rencontre.
« Lors de mes affectations en journalisme, je me suis rendu compte qu’au fond, ce que je préférais, c’était discuter avec les artistes », explique Claire-Marine. « L’art, c’est le prétexte idéal pour aborder une multitude de sujets intéressants! Malheureusement, je manquais souvent d’espace pour mettre en lumière toutes les nuances d’une démarche artistique, toutes les richesses d’un parcours, toutes les réalités et les enjeux véhiculés dans une œuvre. C’est pour ça que j’ai eu l’idée, et l’envie, de mettre au monde un espace où il serait possible d’aller en profondeur. »
Alors que trop peu de médias de masse s’en tiennent aux annonces d’événements en ce qui a trait aux arts visuels, Sous la fibre offre une tribune aux artistes, afin qu’ils prennent parole — ce qu’ils font d’ailleurs avec enthousiasme!
« Quand je vois des œuvres dans des lieux de diffusion, j’ai toujours mille et une questions qui me viennent en tête; j’ai soudainement envie de rencontrer l’humain qui a créé ce que je vois, qu’il me parle de ses influences, de son processus créatif, des émotions qui l’habitent... Durant les épisodes de Sous la fibre, j’aime que certains artistes abordent davantage les aspects personnels de leur vie qui transcendent dans leur création — transition de genre, trouble de santé mentale, voyages, deuil — alors que d’autres préfèrent s’en tenir à l’aspect technique de leur démarche. Ça donne lieu à des épisodes toujours différents et fascinants! Par-dessus tout, ce qui m’intéresse chez les artistes, c’est la liberté qu’ils s’offrent à travers la création, l’audace qu’ils ont de s’accrocher suffisamment fort à un sujet pour en faire surgir quelque chose de neuf et de beau. Je trouve ça puissant! »
Grâce à son format intimiste, chaleureux, Sous la fibre s’écoute comme une confidence. Et il s’adresse à tout le monde.
« Il est facile de se sentir découragé par certains discours qui donnent l’impression que l’art visuel ne s’adresse qu’à des privilégiés qui en connaissent les codes et l’histoire, ou de se sentir intimidé de pousser la porte d’une galerie. Avec Sous la fibre, j’essaie de rapprocher l’art des gens; j’essaie de donner le goût à ces gens de découvrir plus d’œuvres et d’artistes, et d’attiser leur curiosité pour qu’ils comprennent qu’au fond, l’art, on peut tous s’y reconnaître. À l’inverse, puisque je donne toute la place nécessaire à mes invités, je crois que les fervents amateurs d’art, qu’ils soient eux-mêmes artistes, journalistes, experts, collectionneurs ou commissaires y trouvent aussi leur compte. »
Au final, c’est l’art qui gagne, sur tous les tableaux! D’ailleurs, Sous la fibre et Ligne développeront cette année une nouvelle collaboration — qu’on espère organique, fructueuse, étonnante... et longue! Les deux médias s’étant trouvé des atomes crochus, mais surtout une mission commune de démocratiser l’art, ils ont décidé de s’allier, ça allait de soi. Claire-Marine signera donc durant les prochains mois quelques textes sur le site web de Ligne et dans son numéro de no- vembre. Pour le reste, comme en art, tout est possible — restez à l’affût!
SOUS LA FIBRE
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