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THIERRY DU BOIS

MISES EN LUMIÈRE

LIGNE 11 | PORTFOLIO | HIVER 2024

Texte | Claire-Marine Beha

Photos | Thierry du Bois

 
 

Installé à Montréal depuis dix ans, le photographe belge Thierry du Bois transforme les faisceaux lumineux d’édifices architecturaux en véritables entités vivantes et attrayantes. Dans sa lentille, chaque sujet se révèle autrement et fascine.

Formé en communication visuelle, Thierry du Bois commence sa carrière en tant que photographe de presse, couvrant en images plusieurs crises politiques et sociales en Europe. C’est à partir de 2015, à Montréal, que ses projets artistiques se développent.

« Aujourd’hui, ma pratique artistique occupe une place centrale dans ma vie. Je jongle entre commandes et projets personnels – comme celui que je réalise actuellement, qui explore les villes les plus lumineuses du monde. Cette diversité d’approches nourrit mon inspiration et me permet de saisir de nouvelles opportunités d’expression », résume-t-il.



Mêlant un regard documentaire à une démarche plus formelle, le photographe ausculte le paysage urbain nocturne, transformant l’éclairage artificiel en sujet principal de ses œuvres. Pas tout à fait figuratives, ses prises de vues incitent à la déconstruction de notre perception traditionnelle de l’architecture en la réduisant à ses émanations lumineuses, créant ainsi un langage visuel énigmatique et captivant. En plus de ses voyages, les œuvres d’Andreas Gursky, ainsi que les conceptions spatiales d’architectes, comme Arthur Erickson et Zaha Hadid, nourrissent sa pratique.

« J’utilise un boîtier moyen format; ce choix technique me permet d’obtenir une qualité d’image exceptionnelle et une richesse de détails inégalée. Cette précision optique, combinée à mes procédés d’expositions longues et de mouvements d’objectif intentionnels, génère des images aux qualités quasi oniriques. La postproduction affine mon propos, tout en préservant l’authenticité des lieux capturés. »



Parmi ses projets récents, L’édification de la lumière étudie le langage de l’éclairage émis par des constructions iconiques montréalaises en l’absence de leurs occupants et occupantes. Le 1000 de la Gauchetière ou encore le Stade olympique se dévoilent ainsi dans toute leur incandescence et adoptent des allures imposantes, presque fantomatiques.

Dans un monde complexe en constante mutation, l’artiste souhaite attirer notre attention sur l’impact du bâti et de notre quête d’illumination sur l’environnement. Coexistent alors l’envoûtement issu de ses structures rayonnantes en pleine noirceur et des interrogations concrètes portant sur notre utilisation énergétique.


La notion de trace est également palpable dans son travail puisque certaines images, très abstraites, laissent toute la place à une réflexion concernant la modernité et ses répercussions écologiques. Sans toutefois être moralisateur, son objectif est d’inviter le public à reconsidérer sa relation avec le territoire urbain, à reconnaître l’influence délétère que peuvent avoir les métropoles, pour que nous puissions éventuellement trouver des solutions où elles deviendront des moteurs de changement.

« Que ce soit à Montréal, à Séoul ou à Dubaï, chaque ville m’inspire à sa manière, à travers sa lumière et ses formes. Mon véritable espace de création est le monde qui m’entoure; je n’ai pas de frontière », souligne Thierry du Bois qui profite de ses divers projets pour immortaliser l’aura des bâtiments aux quatre coins du globe. « Mon objectif final est de rassembler ces expériences dans un livre pour “faire la lumière” sur les problématiques importantes de l’actualité. Sourire, dire bonjour, montrer la beauté, ce sont des solutions simples face à la noirceur du monde. NOUS N’AVONS QU’UNE VIE ET IL FAUT QUE CE SOIT UNE FÊTE ! »



 

THIERRY DU BOIS

Sur Instagram @thierry_du_bois

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